denk.mal
Hannoverscher Bahnhof
De 1940 à 1945, la Hannoversche Bahnhof
était un point de départ central pour les déportations vers les ghettos, les camps de concentration et d'extermination dans l'Europe de l'Est occupée par l'Allemagne. Le Lohsepark s'étend aujourd'hui sur l'ancien site de la gare. Un lieu commémoratif y rend hommage aux Juifs, Sinti et Roms qui ont été déportés depuis Hambourg. Un pavillon d'information présente une exposition générale. Juste à côté, la fondation des mémoriaux et lieux didactiques de Hambourg conçoit actuellement le centre de documentation denk.mal Hannoverscher Bahnhof.
Évènements (en allemand)
- dimanche 17 novembre 2024
- 14:00–15:30
- Rundgang
denk.mal Hannoverscher Bahnhof, Lohseplatz, 20457 Hamburg
Die Deportation Hamburger Jüdinnen und Juden in das Ghetto Minsk
Am 8. und 18. November 1941 wurden über 1.400 Jüdinnen und Juden aus Hamburg über den Hannoverschen Bahnhof in das Ghetto Minsk deportiert. Wie verlief der Prozess der Ausgrenzung und Entrechtung vor… Plus d’informations
La Hannoversche Bahnhof a été inaugurée en 1872.
Jusqu'à la mise en service de la gare centrale de Hambourg en 1906, elle était l'une des nombreuses gares de voyageurs de Hambourg. Plus tard, elle a essentiellement servi de gare de marchandises et est devenue un important centre de transbordement de marchandises.
Pendant le régime national-socialiste, la Hannoversche Bahnhof est devenue un lieu de crimes. Entre 1940 et 1945, c’est de là que des trains de déportation y étaient formés et ont transporté dans 20 convois plus de 8000 Juifs, Sinti et Roms de Hambourg et du nord de l'Allemagne déportés vers le camp de travail forcé de Belzec, les ghettos de Litzmannstadt/Lodz, Minsk, Riga et Theresienstadt et vers le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Seuls quelques-uns d'entre eux ont survécu.
Les déportations se déroulaient au vu et au su de tous. Des services de l'État et des collectivités locales ont participé à leur organisation. Des entreprises ont profité des « aryanisations » et du travail forcé, des particuliers se sont enrichis grâce aux biens spoliés des déportés. La Hannoversche Bahnhof était un nœud ferroviaire pour les déportations : entre les localités d'origine, les lieux de rassemblement locaux et régionaux et les camps de destination.
En outre, pendant le régime national-socialiste, la Hannoversche Bahnhof a servi plusieurs fois pour le transport de prisonniers et des travailleurs forcés y ont été « employés ». Le transport des soldats du « bataillon de probation 999 » s’est fait également par la Hannoversche Bahnhof. Parmi eux se trouvaient des hommes condamnés à des peines de prison, entre autres pour résistance politique. À partir de 1942, ceux-ci ont été enrôlés et envoyés dans des opérations de guerre dangereuses.
Entre 1940 et 1945,
environ 6 700 Juifs ont été déportés en dix-sept convois et plus de 1 300 Sintis et Roms en trois convois, la plupart à partir de la gare « Hannoverscher Bahnhof ». D’autres membres de ces groupes de persécutés ont été acheminés en convois moins importants de Hambourg jusqu’au camp d’Auschwitz. Les noms et les dates de naissance des déportés sont inscrits sur des plaques sur le lieu de mémoire. Y sont également mentionnées les personnes qui ont mis fin à leur vie lorsqu’elles ont appris qu’elles allaient être déportées.
Ici sont présentés différents destins de déportés. Les informations biographiques ont été rassemblées par les survivants et les familles des victimes ainsi que dans le cadre de longues recherches, entre autres du projet de mémoire « Stolpersteine » à Hambourg.
Kurt Bielefeld
, né le 6 septembre 1913, vivait avec sa femme et ses deux filles, Hella et Mathel, à Hambourg dans le quartier de Hoheluft. En dépit de la répression croissante de la population juive, la famille refusait d’émigrer car elle se considérait comme allemande. Après la nuit du pogrome du 9 novembre 1938, Kurt Bielefeld fut interné dans le camp de concentration de Sachsenhausen. À l’automne 1941, Kurt Bielefeld, sa femme, ses filles et ses parents furent déportés dans le ghetto de Minsk et y furent assassinés.
Cecilie Landau (plus tard : Lucille Eichengreen)
est née le 1er février 1925 à Hambourg. Son père fut assassiné au camp de concentration de Dachau en 1941. Elle fut déportée à l’âge de 16 ans en tant que juive avec sa mère et sa sœur au ghetto de Litzmannstadt/Lodz en Pologne occupée. Elle survécut au ghetto et aux camps de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, Neuengamme (camp extérieur Dessauer Ufer) et Bergen-Belsen. Sa mère et sa sœur furent assassinées. Lucille Eichengreen ne revint à Hambourg qu’à partir de 1991 pour témoigner. Elle fut une des rares survivantes des déportations et pris la parole lors de l’inauguration du lieu de mémoire « denk.mal Hannoverscher Bahnhof » en mai 2017. Elle est décédée à Oakland aux États-Unis en 2020, quelques jours après son 95ème anniversaire.
Emil Weiß
naquit le 27 février 1907 à Seega dans la région du Thuringe. Lui, sa femme Alma Weiß et leurs sept enfants furent arrêtés le 16 mai 1940 dans leur appartement à Altona et retenus avec quelque 1 000 autres Sintis et Roms dans le Fruchtschuppen C dans le port de Hambourg. Le 20 mai 1940, la famille Weiß fut déportée dans le camp de travail forcé de Belzec. Pendant les années qui suivirent, les membres de la famille furent séparés. Seulement deux filles survécurent. Le petit-fils d’Emil Weiß, Ricardo-Lenzi Laubinger, qui s’engage en tant que Président de l’association Sinti Union Wiesbaden pour les droits de la minorité, a publié un livre relatant l’histoire de la famille.
Anita Ledermann
, fille d’un négociant en vins, naquit le 17 novembre 1921 et grandit dans un milieu très aisé à Winterhude, un quartier de Hambourg. Son père tenta en vain d’obtenir une autorisation de sortie du territoire et d’être reconnu comme „quart-juif“ pour protéger sa famille. Le 4 mars 1943, Anita, sa sœur Margarita et ses parents Leah May et Herbert Ledermann furent déportés au ghetto de Theresienstadt et le 4 octobre 1944 à Auschwitz. Margarita Ledermann, la seule de la famille, survécut à plusieurs camps de concentration et d’extermination et émigra en Palestine.
Therese Rosenberg, née Winterstein
, naquit le 14 mars 1905 à Felbecke dans la région du Sauerland. Elle fut arrêtée le 16 mai 1940 dans son appartement à Hambourg en même temps que son mari et leurs neuf enfants. Ils furent retenus quatre jours dans le camp de regroupement Fruchtschuppen C dans le quartier du port. De là, le 20 mai 1940, ils furent envoyés ainsi que quelque 1 000 autres Sintis et Roms dans le camp de travail forcé de Belzec en Pologne occupée. Plus tard, Therese Rosenberg fut déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück auquel elle survécut. De tous ses enfants, seuls deux ne furent pas assassinés.
Dr. Leo Lippmann
naquit le 26 mai 1881 à Hambourg et opta après ses études de droit pour une carrière de fonctionnaire. À partir de 1920, il était Conseiller d’État auprès de l’administration fiscale et Membre du Sénat de Hambourg. En avril 1933, en raison de ses origines juives, il fut rayé de la fonction publique. Par la suite, Leo Lippmann était plusieurs années membre du comité directeur de la communauté juive de Hambourg. Au regard de la liquidation forcée de la communauté juive et de l’annonce de la déportation dans le ghetto de Theresienstadt, Leo Lippmann et sa femme Anna mirent fin à leurs jours dans la nuit du 10 au 11 juin 1943.
Gustav Wächter
, né le 24 octobre 1875 à Hambourg, était Chef inspecteur du fisc et en raison de ses origines juives, il fut congédié en 1933. Ses trois fils purent émigrer à l’étranger dans les années trente. Gustav Wächter et sa femme Minna Wächter, née Sonnenberg, furent déportés le 6 décembre 1941 à Riga où ils furent assassinés. Leur petit-fils, l’écrivain Torkel Wächter, vit à Stockholm en Suède et s’engage depuis longtemps pour la mémoire de ses grands-parents.
Wolfgang Mirosch
naquit le 23 novembre 1935 à Celle. À partir de 1936, il vivait dans une famille d’accueil à Adendorf près de Lunebourg. Le 9 mars 1943, il fut arraché à sa famille et déporté avec plus de 300 Sintis et Roms de Hambourg dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Il y fut assassiné, tout comme ses trois frères et sœurs qui vivaient à Hambourg avant leur déportation.
Irmgard Posner, née Ditze
naquit le 22 mars 1904 à Hambourg. Sa mère était juive, son père catholique. Elle eut de son premier mari un fils, Michael. Le 8 novembre 1941, elle fut déportée avec son second mari, Karl Posner, au ghetto de Minsk. Avant sa déportation, elle avait parlé avec l’institutrice de Michael et le directeur de l’école primaire Kielerortallee ; ceux-ci placèrent Michael à la « Kinderlandverschickung » (les enfants des villes bombardées étaient envoyés dans des régions rurales) et ainsi lui sauvèrent la vie.
Après 1945, la Hannoversche Bahnhof a disparu
de la mémoire de la ville et en 1955, l'imposant bâtiment à portique a été dynamité. L'infrastructure existante a continué à être utilisée pour le transport de marchandises. À la fin des années 1990, la gare a été désaffectée.
Dans le cadre du développement du nouveau quartier HafenCity, l'ancienne Hannoversche Bahnhof est redevenue d’actualité. Des associations de persécutés et d'autres initiatives s’engagent depuis le début des années 2000 pour le souvenir des déportations et une commémoration digne sur ce lieu.
Depuis 2017, le lieu de mémoire denk.mal Hannoverscher Bahnhof, situé dans le nouveau Lohsepark, rend hommage aux Juifs, Sinti et Roms déportés de la région du nord de l'Allemagne. Sur le quai historique 2, 20 panneaux mentionnent leurs noms.
En 2025, le denk.mal Fruchtschuppen C sera inauguré dans le sud du Überseequartier tout proche. Il rappellera le sort d'environ 1000 Sinti et Roms. En mai 1940, ils y ont été détenus pendant plusieurs jours, puis déportés en Pologne, occupée par les Allemands, pour y être soumis au travail forcé.
À l'extrémité nord du Lohsepark, le centre de documentation denk.mal Hannoverscher Bahnhof ouvrira ses portes en 2027. Une exposition permanente replacera les déportations nazies dans un contexte historique global. Outre les personnes persécutées, les auteurs, les spectateurs et les profiteurs*seront également pris en considération. De plus, les répercussions de la persécution jusqu'à nos jours seront examinées. Outre l'exposition, le centre de documentation disposera également d’espaces pour le travail éducatif, des manifestations et des conférences.
Jusqu'à l'ouverture du centre de documentation, le pavillon d'information denk.mal Hannoverscher Bahnhof dans le Lohsepark présente une exposition générale sur les déportations, l'histoire du lieu et le développement de la mémoire dans la HafenCity.
Le lieu de mémoire denk.mal Hannoverscher Bahnhof est accessible librement à tout moment
Info-Pavillon im Lohsepark
Adresse : Lohseplatz, 20457 Hamburg
Heures d‘ouverture : d‘avril à octobre tous les jours de 12 – 18 heures et sur demande
Contact : denk.malhannov.bhf@gedenkstaetten.hamburg.de
Visites publiques
D’avril à octobre, nous proposons chaque quatrième mercredi du mois une visite publique en coopération avec la HafenCity Hamburg GmbH. Cette visite est gratuite.
Offres pédagogiques
Pour tout renseignement concernant notre offre pédagogique régulière, veuillez contacter le Museumsdienst Hamburg. https://museumsdienst-hamburg.de/
Pour des propositions de visites à thème spécial, en langue étrangère ou à caractère didactique, veuillez contacter Juliane Podlaha: 040-428 131 566, denk.malhannov.bhf@gedenkstaetten.hamburg.de
Tous les lieux mentionnés sont accessibles à des personnes à mobilité réduite. La Lohseplatz et le lieu de mémoire sont pavés. Des toilettes pour personnes à mobilité réduite se trouvent sur le côté ouest du Lohsepark, à hauteur de la Kobestraße.
Équipe responsable du projet
L‘équipe en charge du projet centre de documentation denk.mal Hannoverscher Bahnhof a ses bureaux sur le site du mémorial du camp de concentration de Neuengamme (Jean-Dolidier-Weg 75, 21039 Hamburg) et est joignable comme suit :
Prof. Dr. Oliver von Wrochem (Responsable du projet)
+49 40 428 131-511 ; oliver.vonwrochem@gedenkstaetten.hamburg.de
N.N. (Coordination de projet)
Karin Heddinga (Collaboratrice scientifique)
+49 40 428 131-564 ; karin.heddinga@gedenkstaetten.hamburg.de
Johanna Schmied (Curatrice de l’exposition permanente)
+49 40 428 131-560 ; johanna.schmied@gedenkstaetten.hamburg.de
Juliane Podlaha (Médiation et évènement)
+49 40 428 131-566 ; juliane.podlaha@gedenkstaetten.hamburg.de
Dr. Kristina Vagt (Curatrice de l’exposition permanente)
+49 40 428 131-563 ; kristina.vagt@gedenkstaetten.hamburg.de
Jusqu'à l'ouverture du centre de documentation, l'équipe en charge du projet réalise des expositions temporaires et prépare ainsi des contenus de la future exposition permanente au Lohsepark.
L'installation photographique « … ohne jede Hoffnung auf Rückkehr ». Hamburger Sammelorte der Deportationen (... sans aucun espoir de retour. Lieux de rassemblement des déportations à Hambourg) a présenté du 27 avril au 4 août 2024 des photos grand format d'anciens lieux de rassemblement des déportations dans l'espace urbain de Hambourg.
L’installation en deux parties WARUM HIER? Geschichte und Gedenken im Lohsepark (Pourquoi ici ? Histoire et mémoire dans le Lohsepark) du 22 avril au 15 juillet 2023 a donné un aperçu de l’histoire du lieu.
L'installation photographique Deportiert ins Ungewisse (Déportés vers l'inconnu) a attiré l'attention sur les lieux de destination des déportations depuis la Hannoversche Bahnhof. Du 24 août à octobre 2022, les six photos présentées donnaient des impressions des lieux actuels en Pologne, Lettonie, Biélorussie et République tchèque.